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L'Europe face au mystère russe

L'Europe face au mystère russe

Anna Gichkina

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L'Europe face au mystère russe

L'Europe face au mystère russe

L’Occident est-il encore seulement capable de déchiffrer ce que la Russie a à lui dire ? Alors que la course en avant de l’hypermodernité achève de désorienter une Europe meurtrie et de la couper de ses racines séculaires, le pays des tsars, quant à lui, incarne plus que jamais un horizon permanent, un nord impérieux.

ISBN : 978-2-9556200-69
EAN : 9782955620069

Quelle voie pour l’Europe ?

Anna Gichkina, depuis sa double culture, détaille pour nous les ressorts d’un éloignement et explore les particularités des deux filles de l’Eglise que sont la Russie et l’Europe occidentale.

Comment naviguer sereinement vers l’avenir sans perdre de vue notre port d’attache ? La patrie de Tolstoï, entée sur l’Évangile, a su conserver ce qu’un Occident amputé de lui-même, par souci d’universalisme, s’est consacré à déconstruire , donc à annihiler. Selon l’auteur, la Russie nous révèle nos maux à travers son mystère, pour peu que l’on prenne la peine de tourner notre regard vers lui.

La première partie de l’essai montre qu’en Occident, le Temps a pris le pas sur l’Éternité. Abandon de l’héritage chrétien, religion des droits de l’homme : notre civilisation s’abîme dans la perpétuité d’une chute où l’homme lui-même se trouve sacrifié sur l’autel de l’eugénisme. La deuxième partie propose, en miroir, de scruter l’âme russe comme manifestation de l’éternité supérieure au temps. Le mystère ne se comprend pas : il se contemple à travers le chaos historique, la force de l’orthodoxie, la profondeur de la littérature.

Cet essai d’Anna Gichkina est une semonce : il nous faut sortir le nez de notre buzz , s’extraire de notre présentisme, et renouer avec ce désir d’éternité qui fait l’homme.

Anna Gichkina

Russe devenue bilingue, Anna Gichkina est aujourd'hui docteur ès lettres diplômée de l’Université Paris-Sorbonne, auteur de nombreux articles sur la crise européenne actuelle et sur des sujets russes, auteur de l'ouvrage Eugène-Melchior de Vogüé ou comment la Russie pourrait sauver la France (L'Harmattan, 2018), Président d'un cercle de réflexion franco-russe à Strasbourg "Cercle du Bon Sens" , membre du comité de lecture dans la revue universitaire française "Academos".

Extrait 1 : Préface de Jacques de Guillebon

Ce livre est précieux et brûlant comme l’est sans aucun doute le cœur de son auteur, Anna Gichkina, jeune femme russe installée en France par amour des deux littératures, la nôtre et celle du pays de Pouchkine.

Ce livre est précieux en ce qu’il révèle quelle inquiétude peut susciter dans le reste du monde l’infidélité de l’Europe en général et de la France en particulier à leurs vocations initiales et non-pareilles, celles de l’infusion et de la diffusion du christianisme dans l’humanité par son accord, co-hérité de Rome et d’Athènes, avec la raison. C’est la perte de cet Occident que l’auteur décrit ici, déplorant à juste titre que depuis plus de deux siècles nous soyons passés du côté obscur de la rationalité, celle qui défait les âmes et partant les peuples et leurs patries. Dressant ce dur constat de notre mort à venir, si nous n’y prenons garde, l’auteur, par ailleurs spécialiste de l’ académicien fran çais du XIX e siècle, russophile et apologiste du christianisme, Eugè ne-Melchior de Vogüe - qui fut l’ambassadeur du grand roman russe ici - ne voit qu’un remède : le recours à la Russie.

Et c’est ici que ce livre est brûlant, quand Anna Gichkina célèbre l’histoire, le destin et la mystique de son pays : « La Russie ne tombera jamais. Elle sera toujours fidèle à son orthodoxie et à son Histoire. Donc elle sera toujours. », affirme-t-elle sans l’ombre d’un doute. Car, plus que sur l’Occident, qui lui sert de miroir-repoussoir, c’est bien sur la Russie et sa littérature que porte cet ouvrage. On y retrouve les grands accents slavophiles du siècle de Pouchkine, la foi sans faille d’un Dostoïevski dans le rôle sotériologique de son pays, l’adhésion d’un peuple entier et immense à sa propre identité. Ce pays dont la profondeur stratégique n’a d’égale que la profondeur de sa croyance et dont l’orthodoxie s’est constituée comme l’autre poumon du christianisme, à côté de Rome.

Car la Russie est pour nous, Français et Européens de l’ouest, le vrai autre , celui qui nous est semblable autant qu’il est différent, celui qui est un écho temporel comme il est un écho spatial.

Et contre la tentation transhumaniste, contre le gouffre technique et matériel qui guette nos pas, Anna Gichkina rappelle qu’il est une autre voie, celle de l’âme et de l’esprit, celle de la vraie liberté christique. C’est le véritable développement de ce livre, et c’est le vrai secours qu’il apporte.

Certes, Anna Gichkina est une ardente patriote et elle ne saurait concevoir d’autre voie de salut de la France et donc du monde que celle de sa Sainte Russie. On ne saurait cependant lui reprocher ces accents enthousiastes qui ont la véridicité d’un cœur qui aime.

Et c’est en quoi on lui sait gré de nous donner ces magnifiques pages.

Jacques de Guillebon

Extrait 2

Les Droits de l’Homme dépassent aujourd’hui le cadre d’un simple concept et prennent la forme d’une nouvelle religion, religion de l’Homme nouveau, religion sans éternité où le pouvoir ne vient pas de Dieu mais de l’Homme. Le remplacement des religions par la nouvelle idéologie procurerait l’égalité totale de tous les êtres humains sans différences culturelles. Pour l’Europe en particulier, il s’agit non seulement de l’effacement des frontières économico-politiques et culturelles entre les nations, mais aussi de l’éradication de la pierre angulaire de la civilisation européenne - le christianisme. « Le christianisme fut le début de l’Europe de la même façon que la fin du christianisme désignera la fin de l’Europe. », écrira Merezkovky dans son Règne de l’Antéchrist.

La religion des Droits de l’Homme qui se cache sous « l’humanisme » signifie paradoxalement la déshumanisation de l’être humain. « On oublie aujourd’hui les vérités aussi durables que l’homme. », écrira Vogüé. L’humanisme a toujours eu une double nature, estime le professeur au MGIMO Olga Tchetverikova. D’un côté, il s’agit d’un humanisme civilisateur orienté vers le grand public et se présentant sous un emballage scientifique. De l’autre côté, il s’agit des sciences occultes des loges secrètes qui ne sont accessibles qu’aux élus. C’est cette deuxième nature, selon Tchetverikova, qui est à la base du projet idéologique mondial.

Extrait 3

L’Europe vit aujourd’hui une très grave crise spirituelle due à son rejet de la tradition et de la morale chrétiennes. Pourquoi, dans le contexte de cette crise, faut-il à tout prix parler de la littérature ?

Parler du pays, c’est avant tout parler de l’homme et de son âme. Qu’est-ce qui reflète et capture le mieux l’âme humaine si ce n’est la littérature ? « La littérature est l’expression de la société. », dira Lanson. Elle forme notre personnalité et organise notre vie. Souvenez-vous, chez Lotman : « Ce n’est pas la vie qui crée l’art, c’est l’art qui crée la vie. ». La littérature, surtout les belles lettres , existera toujours parce que l’homme en aura toujours besoin. Aujourd’hui, la France, selon l'étude World Culture Index publiée en juin 2013, est un des pays du monde qui lit le plus. Dans la liste établie, elle occupe la huitième position.

Le monde des belles lettres exerce depuis toujours un pouvoir, une influence. Tout message idéologique passe également par l’acte littéraire. Dans le cadre du présent ouvrage, il importe de parler surtout du message spirituel, ce qui impose et explique le sujet de la littérature russe du XIXe siècle considérée à juste titre comme gardienne de l’Évangile.

10 octobre 2020 Entretien dans la revue Rébellion : « Nous avons encore cette habitude ancestrale de prioriser l’Eternité et l’Absolu et non pas l’éphémère et le relatif »
8 février 2020

Anna Gichkina a participé au salon aux 11èmes journées du livre russe qui s'est déroulé à la mairie de Vème arrondissement de Paris du 8 au 9 février 2020.

10 janvier 2020

Anna Gichkina était l'invitée du cercle de Flore de Lyon le 10 janvier 2020.

1er décembre 2019

Chronique sur le livre d'Anna Gichkina dans le Bien Commun de décembre 2019.

20 novembre 2019

International: la Russie peut-elle sauver l'Europe ? Avec Anna Gichkina invitée de la radio Lorraine enragée le 20 novembre 2019.

5 novembre 2019 Portrait dans l'Incorrect.
26 octobre 2019 Rencontre dédicaces avec Anna Gichkina, organisée par Librairie Papeterie Broglie.
10 octobre 2019 Séance de dédicace au café de la mairie à Saint-Sulpice.
Photo souvenir en présence de Maximilien Friche et de Romaric Sangars.
29 septembre 2019
26 septembre 2019
13 septembre 2019
12 septembre 2019 https://www.medias-presse.info/leurope-face-au-mystere-russe-transcendance-nation-litterature-anna-gichkina/112220/
30 août 2019
15 août 2019